Sur le tracé du futur barreau de raccordement, qui reliera en 2018 l’A304 à la RN43, dorment les vestiges de thermes gallo-romains qui pourraient se révéler tout à fait remarquables. Un chantier de fouilles est en cours et a ouvert ses portes au public le samedi 1er avril.
C'est la Cellule archéologique du Conseil départemental des Ardennes qui est chargée de réaliser cette fouille, afin de confirmer les découvertes réalisées lors d’un premier diagnostic à l’été 2015. Le chantier a débuté le 6 mars, à la sortie de Warcq.
« Lors du diagnostic, à l'été 2015, nous avons mis à jour la présence d'un bâtiment thermal gallo-romain avec des indices de présence de peintures murales et de sols probablement toujours en place, détaille Bertrand Roseau, le responsable de la Cellule archéologique. Nous avons notamment déjà trouvé des fragments de marbre blanc et quelques tessels de mosaïque. Nous avons donc une grosse attente sur la nature exacte des vestiges présents sur ce site. »
Une équipe de cinq professionnels, accompagnée d'un stagiaire, sera mobilisée durant huit semaines afin de recueillir pour analyse le maximum d’éléments : mobilier, ossements, prélèvements de murs, de sols… tout ce qui pourra permettre aux archéologues du Département de comprendre comment vivaient les populations des Ardennes à l’époque gallo-romaine. La Cellule archéologique a par ailleurs passé des marchés spécifiques pour faire intervenir des spécialistes des enduits et de la mosaïque si besoin.
« Nous allons mettre à jour le niveau d'apparition des vestiges puis nous réaliserons une fouille manuelle, détaille Julien Bruyère, responsable d'opérations. Ensuite, nous installerons un chapiteau au-dessus de la fouille et même du chauffage, afin de préserver au maximum ces vestiges. »
La spécificité de cette opération réside dans le passage sur toute la surface à examiner -3.000 m² au total- d'une canalisation de gaz. D'où des normes de sécurité drastiques à respecter.
« Warcq est une zone bien renseignée sur la période gallo-romaine, commente Bertrand Roseau. Notre objectif est aussi de comprendre ce bâtiment thermal dans son environnement, par rapport aux autres sites déjà découverts. »