Le dimanche 29 avril 2018, le Conseil départemental des Ardennes participera à la manifestation nationale « Journée nationale des véhicules d’époque » en exposant place Ducale son modèle de véhicule Clément Bayard de 1908 parmi près de 150 véhicules de collections. Cet événement est organisé avec les associations AAVAA, ABVA, Amicale Spitfire, Les Sangliers en Deuch', Solex Ardennes, Vespa club ardennes, Teufs Teufs Yvoisiens, avec le soutien de la Ville de Charleville-Mézières et du Conseil départemental des Ardennes.
Ce véhicule Clément Bayard est devenu un élément du Patrimoine ardennais. Le Conseil départemental a décidé d’acquérir ce véhicule en 1986. Ce véhicule a été produit à Mézières en 1908 dans l’usine de La Macérienne.
La marque Clément Bayard dans les Ardennes
Clément-Bayard est une marque qui a largement contribué au rayonnement de la France dans le monde. Pionnier industriel, son fondateur Adolphe Clément a été successivement l’un des leaders de la production de vélos, d’automobiles et d’aéroplanes.
Clément-Bayard : c’est sous ce nom composé que Gustave Adolphe Clément est passé à la postérité en 1909, mais son nom de famille est Clément. Il fait construire en 1894 une usine à Mézières puis, en 1896, l’usine mère à Levallois-Perret, dans les Hauts-de-Seine. Une troisième sera créée à Tulle en Corrèze.
La production débute avec la fabrication de pièces pour cycles mais dès 1897, Clément se tourne vers l’automobile. Déjà à cette période, l’entreprise connaît une croissance considérable : locaux agrandis jusqu’en 1914 et ateliers dotés de machines les plus performantes.
Les deux turbines motrices alimentant la Macérienne ayant une puissance insuffisante, Clément acquiert auprès de la Ville de Mézières des terrains pour construire une centrale électrique utilisant la force motrice de la Meuse, reliée à la Macérienne par une ligne électrique souterraine.
Son sens de la perspective le conduit également à la construction d’aéronefs (dirigeables et avions). En octobre 1910, un dirigeable Clément-Bayard réalise la première traversée de la Manche.
La Macérienne : éléments historiques
La Première Guerre mondiale va créer de sérieuses difficultés aux établissements Clément-Bayard. Dès 1914, la Macérienne est occupée par les troupes allemandes et l’ensemble des machines est envoyé en Allemagne. Coupée de ses approvisionnements, la production de l’usine de Levallois-Perret est suspendue.
Le retard accumulé pendant les années de guerre force Adolphe Clément à renoncer en 1922 à tout secteur automobile et à céder son usine de la région parisienne. La Macérienne devient l’usine principale du groupe, elle est réorganisée et une nouvelle société est formée. La fabrication est tournée vers le monde agricole : pelles, pièces pour tracteurs, motoculteurs et matériel pour travaux publics.
La période qui précède la Seconde Guerre mondiale permet d’ajouter la production de matériel de guerre (obus, bombes incendiaires…).
En 1940, l’usine de Mézières est à nouveau fermée alors qu’une annexe poursuit ses activités à Grenoble dans l’Isère. L’entreprise retrouve sa vitalité dans les années qui suivent la guerre, mais les difficultés apparaissent dans les années 60 et le déclin vers 1970 dû au vieillissement de l’outil de travail et à la perte de gros clients.
En 1975, le petit-fils d’Adolphe Clément donne sa démission et la cessation d’activité est prononcée au début de l’année 1984.
Aujourd’hui, la marque va désormais revivre sous un pavillon franco-chinois via le développement de bus électriques en test sur le site de l’aérodrome des Ardennes-Etienne Riché.
