A quelques heures de son entrée en lice à Tokyo, retour sur le parcours d'Eddie Potdevin, un athlète ardennais au destin hors-du-commun.
Depuis quatre ans, Eddie Potdevin, qui a mis sa carrière dans l’immobilier entre parenthèses, se consacre à 100% aux compétitions de paracanoë (catégorie VL3). Celui qui a découvert le canoë en 2014, lors de la reconstruction physique et mentale qui a suivi son opération (ndlr : il a été amputé de sa jambe gauche après un accident de motocross), n’a pas traîné pour conquérir plusieurs titres.
Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’ascension est fulgurante. En à peine trois saisons, Eddie Potdevin est déjà sextuple champion de France et médaillé de bronze aux derniers championnats d’Europe. Ce palmarès fait de l’Ardennais un candidat crédible pour les Jeux Paralympiques qui se dérouleront (en ce qui concerne le paracanoë) dans la Baie de Tokyo du 2 au 4 septembre.
Des journées rythmées
Pour cela, Eddie Potdevin et son partenaire d'entraînement Antoine Mousquet se retrouvent quasiment tous les jours sur les bords de Meuse ou au lac des Vieilles-Forges. En effet, 8 à 10 fois par semaine, ces deux sites incontournables du département servent de décor aux séances (sur l'eau ou en salle) des 2 licenciés du Charleville-Mézières Canoë-Kayak. Au programme de ces sessions planifiées de façon hebdomadaire par les entraîneurs de l'équipe de France : échauffement sur un vélo, 10 kilomètres de pirogue sur la Meuse, séances de musculation puis de récupération (avec de la kinésithérapie et de la cryothérapie).
Les journées d’Eddie Potdevin sont aussi rythmées que ses coups de pagaie ! Lors de chaque entraînement, l’athlète effectue un vrai travail de métronome. Comme pour le musicien qui répète ses gammes, il réitère ses mouvements. Inlassablement. Le tout supervisé par Pierre Cerbelle, l’entraîneur carolo de l’équipe de France de paracanoë. Si les semaines sont denses, la démarche est assumée par Eddie Potdevin : « Atteindre et rester dans le Top 5 mondial implique une rigueur et une hygiène de vie de tous les instants. »
Un programme chargé
Mais le sportif aime relever les défis et sortir de sa zone de confort. Pour cela, le canoéiste ardennais va s'entraîner, chaque année en février, en Guadeloupe. Le but de cette démarche : changer ses habitudes pour pagayer dans un autre paysage. En effet, comme il le souligne lui-même : « La Meuse n’a plus aucun secret pour nous ! Le but de ces délocalisations est de casser la monotonie rencontrée à Charleville où le moindre arbre ou le moindre courant nous sont connus ! »
Ces sessions lui permettent ainsi de se confronter à d’autres conditions météorologiques, proches de celles rencontrées en compétition.
Pour compléter son programme, il s’entraîne régulièrement avec l’équipe de France sur le stade nautique olympique de Vaires-sur-Marne. Ces mini-rassemblements, organisés dans le bassin d’eau vive qui accueillera les épreuves de canoë, de kayak et d’aviron lors des Jeux de Paris 2024, lui permettent de côtoyer l’élite de sa discipline. Objectif suprême : monter sur la boîte lors des 16e Jeux Paralympiques de l’histoire à Tokyo.
En mission à Tokyo
Après avoir décroché son quota pour les Jeux paralympiques en mai dernier lors d'une étape de la Coupe du Monde à Szeged (Hongrie), Eddie Potdevin vit au rythme des Jeux.
S’il confesse que la tâche s’annonce ardue (la pirogue est une discipline paralympique pour la première fois), l'athlète fait de ce rendez-vous international un objectif, tout en décontraction : « Tokyo, c’est un rêve et un objectif mais absolument pas une fin en soi car, comme pour beaucoup dans le sport paralympique, je vis une deuxième carrière. » Ne reste qu’à espérer que celle-ci la mène jusque sur le podium à Tokyo.
Promouvoir le sport de haut niveau Accompagner les athlètes qui valorisent l’image des Ardennes en France comme à l’étranger est une volonté forte pour le Département. Pour cela, le Conseil départemental soutient les Ardennais qui sont inscrits sur les listes ministérielles des sportifs de haut niveau. En 2019, le Département a ainsi aidé financièrement 10 athlètes de haut niveau : Franck Kiefer (tir sportif), Myshaal Sabhi (tennis de table), Flavie Bodin, Agathe Mille et Mathys Moutarde (athlétisme), Jules Cymbert (judo), Etienne Hubert (canoëkayak), Eddie Potdevin (paracanoë), Céline Gerny (équitation handisport), Emilien Mattenet (natation). Cette politique sportive s’inscrit dans l’engagement du Département auprès des champions ardennais candidats aux Jeux Olympiques de Tokyo, mais aussi et surtout, de Paris 2024. En effet, cette démarche s’insère plus globalement dans l’investissement du Conseil départemental dans l’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris. L’obtention du label « Terre de Jeux 2024 » témoigne de ce dynamisme qui va permettre à notre territoire d'être associé à cet événement. Par ailleurs, le Département candidate pour accueillir des délégations de sportifs. |