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De l’archéologie au « devoir de mémoire »

Cet été, lors d’un diagnostic archéologique au Châtelet-sur-Retourne, la Cellule archéologique des Ardennes a fait une découverte étonnante : les vestiges d’une scène de la Première Guerre mondiale.

Pendant 4 jours, l’équipe dirigée par Line Pastor, avec la collaboration de Mikel Etchart-Salas, a révélé ce qui semble avoir été une tranchée improvisée dans laquelle étaient enterrés des soldats français.  

Remonter le fil de l’Histoire

Reconnus notamment grâce à leurs boutons d’uniforme de l’infanterie coloniale française, il s’agirait des dernières traces des combats du 1er septembre 1914 livrés entre les troupes françaises de la division du Maroc opposés à l’armée allemande. « C’est en recherchant dans les journaux de marches et d’opérations (JMO) des unités françaises que nous avons pu préciser leur position, leur nombre, la date de l’affrontement et les troupes engagées. En fait, il s’agissait de 3 bataillons qui, à force de perdre des membres, se sont regroupés pour n’en former plus qu’un », explique Mikel Etchart-Salas, archéologue au CD08.

A la recherche de descendants

Comme le veut la Loi, cette découverte a été déclarée auprès des services de l’État et a donné lieu à une fouille, dirigée par la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) Grand Est avec le concours du CD08 et de l’ONAC (Office National des Anciens Combattants). Après la relève des éléments d’intérêt scientifique, la DRAC mène actuellement des analyses ostéologiques sur les corps pour rechercher les blessures de guerre. Et ainsi affiner le travail d’identification. Le recoupement des indices a été facilité par la découverte de plusieurs plaques d’identité sur lesquelles le nom du soldat était encore lisible.
« Ils ont mis au jour des objets très intéressants, comme un monocle particulièrement bien conservé, des gourmettes, des jumelles, des morceaux de ceinture, quelques objets du quotidien des soldats… Et aussi beaucoup d’étuis de cartouches de douilles, ce qui laisse à penser que les combats furent violents… », estime Line Pastor, responsable du diagnostic. Au total, 14 corps ont été retrouvés.

L’ONAC prendra bientôt le relai pour tenter de retrouver d’éventuels descendants. « Il ne s’agit pas d’archéologie traditionnelle, car derrière se profile un véritable travail de mémoire pour retrouver les descendants. C’est ça, la vraie finalité », considère Caroline Trémeaud, responsable de la Cellule archéologique des Ardennes.
Des fouilles vont donc se poursuivre mais sur un autre terrain : celui de la généalogie, afin de remonter la filiation. Si le travail d’identification porte ses fruits et que des descendants existent, ils seront informés de cette découverte. Quant aux corps non identifiés, ils trouveront place au sein d’un cimetière militaire. Dans tous les cas, les 14 soldats pourront bientôt trouver une sépulture digne et reposer en paix.

 

En étapes

  1. Diagnostic auquel ont participé 3 agents de la Cellule archéologique des Ardennes
  2. Fouilles supervisées par l’Etat, en collaboration avec le CD08
  3. Relève des découvertes
  4. Analyses par l’Etat, en vue de l’identification des corps
  5. Recherche des éventuels descendants par l’ONAC
  6. Réinhumation des corps, soit en tombe individuelle si l’identification aura été possible, soit en cimetière militaire
     
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