Ce vendredi 12 janvier 2024, au Pôle mère-enfant de l’hôpital de Sedan, l’Unité d’Accueil Pédiatrique Enfants en Danger (UAPED) a été inaugurée, en présence de nombreuses personnalités et institutions. Objectif : assurer la prise en charge des enfants dans un lieu sécurisant et protecteur, entourés d’une équipe pluridisciplinaire.
La prise en charge des enfants en danger est un sujet d’ampleur qui mobilise les forces vives du département. Ainsi, Hélène Hess, sous-préfète de Sedan, Anne Dumay, 1ere Vice-Présidente du CD08, Thomas Talec, Directeur du Centre Hospitalier Intercommunal Nord-Ardennes, les sénateurs Else Joseph et Marc Laménie, Virginie Cayré, Directrice générale de l’ARS Grand Est, Vivien David, Président du Tribunal Judiciaire, les services de police, de gendarmerie ainsi que des praticiens, étaient réunis sur le site de Sedan, au sein du Pôle mère-enfant.
Recueillir la parole de l’enfant
Pour Martine Brousse, Présidente de l’association La Voix de l’Enfant, à l’initiative de la création de l’UAPED : « Un enfant victime de violence ou de maltraitance est un enfant souffrant avant d’être un enfant plaignant. Il n’a, de ce fait, pas sa place dans un commissariat ou une gendarmerie. L’écoute et le recueil de la parole de l’enfant de manière adaptée et respectueuse des traumatismes subis requièrent des compétences particulières.»
En effet, grâce à cette nouvelle unité, les professionnels s’engagent dans ce lieu d’accueil unique, au service de l’enfant souffrant, pour une prise en charge globale. Le respect de la complémentarité des compétences préserve la spécificité des fonctions de chaque intervenant que ce soit les magistrats, pédopsychiatres et psychologues, gendarmes et policiers, médecins-légistes, travailleurs sociaux et associations de protection de l’enfance et d’aide aux victimes, …
Chef de file de la Protection de l’Enfance, le Conseil départemental était représenté par Anne Dumay, qui s’est exprimée à son tour : « dans un monde idéal, nous ne devrions pas être là aujourd’hui. Dans un monde parfait, l’enfance devrait être l’âge de la vie où l’on est le plus à l’abri de tout. Mais la société humaine étant ce qu’elle est, et la famille n’étant hélas pas toujours le lieu où l’enfant est le plus et le mieux protégé, ce sont les pouvoirs publics et aussi les associations de défense des enfants qui doivent parfois s’y substituer.»
Contexte
A la suite d’un signalement ou d’une plainte, le Parquet saisit les services de police ou de gendarmerie. L’enfant est conduit à l’hôpital où il est accueilli et pris en charge dans l’UAPED par une équipe dédiée et formée. Après une mise en confiance de l’enfant quant au déroulement du processus et à l’importance de l’enregistrement audio-visuel, l’audition filmée est menée par l’officier de police judiciaire, en présence d’un pédopsychiatre, d’un psychologue ou autre professionnel médico-social.
Un examen médico-légal est ensuite pratiqué, si besoin, après l’audition. Pour mémoire, 66 UAPED ont été créées sur le territoire national et 40 sont en projet suite au plan de lutte contre les violences faites aux enfants.